samedi 15 octobre 2011

Arrivée à Maetowo et visites de programmes

Vous avez dû entendre parler de fortes inondations en Thaïlande (notamment à Bangkok), mais heureusement dans la province de Tak, nous avons été épargnés. En revanche, la saison des pluies se prolonge et le temps reste très humide : 30°c la journée et une grosse averse le soir ou en plein milieu d'après-midi...

J'ai été très bien accueillie dans les différents lieux où je suis allée depuis 2 semaines. 
Ceci d'abord grâce à Marion (la volontaire que je remplace au foyer de Maetowo) et ensuite grâce à Paul (un 2ème volontaire qui me cède aussi le suivi de certains de ses programmes car je ne reprends pas entièrement la mission de Marion). Tous deux m'ont introduit auprès des responsables locaux et des enfants que je vais côtoyer cette année. 
Songtéo
Depuis l'intérieur du songtéo
Beaucoup de découvertes, de rencontres en l'espace de ces quelques jours ! 
D'abord la route en songtéo, en pick-up (assise dans la benne arrière), en scooter,... et aussi les pistes, car pour se rendre dans les villages de montagne, il faut quitter la route et emprunter des pistes "forestières" pour découvrir un village au milieu de la jungle !
1ère vue de la région
Comment décrire un village de montagne ? Même si j'avais déjà entendu des récits d'anciens volontaires et que j'avais déjà une certaine image en tête... c'est une réalité que je n'aurais pas pu imaginer.
L'installation du fil pour le tissage
Les habitants vivent reculés des villes, en autonomie : dans la plupart des villages que je vais visiter, ce sont des Karens mais je rencontrerai aussi d'autres ethnies comme les Lahus ou les Mihns. La vie des karens se rythme en fonction des cultures (riz, maïs) et le tissage traditionnel est aussi une activité importante (chemise, sac notamment). Pour faciliter le développement des villages, les écoles de montagnes permettent aux enfants de pouvoir rejoindre le système éducatif thaï : ils iront ensuite étudier dans la vallée (en rentrant seulement 2 ou 3 fois dans l'année pour voir leur famille). Ainsi les parrainages collectifs servent à payer les salaires des professeurs, les uniformes, les fournitures scolaires et donner des repas aux enfants.

En arrivant au village, je suis tout de suite remarquée : une "kolawa" (le blanc ou plus généralement l'occidental) ne peut pas passer inaperçue ! On me salue, on me serre la main, certains enfants ont un peu peur,...

Les maisons en bois ou en bambou sont sur pilotis : elles sont surélevées pour protéger la maison des inondations, le toit est constitué de feuilles et des branchages.
Les repas se prennent sur des tables basses, en étant assis par terre.
Sur le chemin, on croise des poulets (les coqs chantent très tôt le matin) ou des cochons. Les karens utilisent aussi des éléphants pour aller chercher certains produits dans la forêt.


La pauvreté n'est pas identique dans tous les villages.

 Certains, plus rapprochés des villes vivent avec plus de moyens : des maisons en dur (sans être des pavillons !), ils ont la télé et d'apparence on pourrait croire que leur niveau de vie est bien meilleur que dans les montagnes. Mais l'autosuffisance ne fonctionne pas comme dans les montagnes puisqu'ils ne sont pas propriétaires de terres. Le taux de chômage est grand et les habitants sont obligés de travailler au jour le jour pour des exploitants agricoles : ils sont "journaliers".


Dans la région de MaeSot, il y a beaucoup de réfugiés et de migrants birmans.
Ainsi certains des programmes de parrainages subventionnent des enfants birmans. Une école créée par BMWEC (une association pour l'éducation des enfants) permet aux enfants migrants d'être scolarisés. Elle préserve leur culture en enseignant à la fois le thai, le karen, le birman, l'anglais : les enfants ont un niveau bien plus élevé que dans les écoles traditionnelles.


 Certains migrants habitent dans un bidonville. Ils obtiennent des cartes de séjour et peuvent travailler, mais leur statut reste précaire. Parfois sans papiers, ils peuvent être arrêtés par la police.
Avec les parrainages, les enfants peuvent manger à l'école, ils reçoivent aussi des produits d'hygiène, des jouets,... et la soeur responsable du programme organise des sorties pendant l'année. Elle a su se faire accepter des familles birmanes (de confession musulmanes, elles étaient réticentes au début).
Les enfants du bidonville regroupés lors de notre visite


Ainsi beaucoup de découvertes : je vais avoir l'occasion de voir des réalités très différentes les unes des autres !

Je vous parlerai de la vie au foyer de Maetowo dans un prochain article.
J'y retourne demain.

Comme partout, les enfants y sont très débrouillards : ils m'épatent !