samedi 3 décembre 2011

La récolte du riz

En ouvrant mon blog, je vois que la dernière publication date d'un mois... Le temps passe vite ! J'ai eu la chance de pouvoir enchaîner des visites de programmes dans plusieurs villages de montagnes, dans un centre près de Maesot ainsi qu'au camp de réfugiés birmans où EDM soutient une école de musique pour des jeunes.

Ce mois de novembre s'est centré autour de la récolte du riz alors voici quelques explications. J'ai commencé par tenir une faucille pour couper les gerbes de riz avec les enfants de Maetowo, dans une rizière en plaine. Les pieds dans l'eau, tout se fait à la main ! On commence par couper les gerbes puis on les attache avec une "ficelle" qui est en réalité une lanière de paille (avec des herbes qui se sont mêlées aux gerbes de riz) ou de bambou coupé très fin. 
La chaleur se fait sentir alors au lieu de se déshabiller comme on le ferait en France, le réflexe est plutôt de bien se couvrir pour se protéger du soleil. Chose que je n'avais pas faite... Alors après avoir pris la marque des tongs sur les pieds, j'ai pris la marque de ma montre et ça a bien fait rire les enfants ! Au début ça surprend, mais j'ai vite compris l'utilité d'avoir des manches longues : ça évite aussi d'avoir les bras qui "piquent" à force de porter les gerbes de riz.

Ensuite, il faut rassembler les gerbes : pour ça, une manière assez efficace est d'en prendre plusieurs à la fois ! (cf photo)








Fille comme garçons, 
pas de différence : 
tout le monde s'y met.


Un des garçons du foyer, avec un sac de 50kg de riz sur le dos
Avec une main d’œuvre nombreuse et efficace, le travail a pu être terminé en 2 jours (avec un jour de repos entre les deux, le temps que les gerbes puissent sécher). Mais aussi grâce à une machine pour terminer le travail et récolter les grains.


Sans elle, une autre technique existe dans les montagnes. Il s'agit de tenir les gerbes par le bas et de battre le grain sur une "table de battage" construite en bambou. Après un peu de force, les grains tombent tous seuls ! Mais avec la chaleur, ce n'est pas un travail de tout repos... Pour se reposer, les karens ont construit des cabanes à côté des rizières et ils peuvent y dormir. Ainsi ils partent du village pendant plusieurs jours, ils trouvent de quoi manger sur place en allant pêcher et chercher des fruits et légumes pour accompagner le riz.


En effet les rizières ne sont pas à côté des villages. Celles où l'on m'a emmené étaient à environ une heure de marche, mais c'est un minimum. Ces cabanes sont aussi très confortables pour déjeuner ;-)

En visitant les écoles et les familles, participer à la récolte du riz a été pour moi un moment vraiment intéressant. Cela m'a permis de réaliser le quotidien des habitants des villages. Ils ont souvent une vie simple, sans confort matériel mais savent apprécier et partager ce qu'ils ont. Cela me donne envie de mieux le connaître : j'espère savoir mieux parler karen pour mes prochaines visites !