vendredi 17 février 2012

Vacances !

Changement radical du quotidien : j'ai profité de la venue de ma maman et de mon frère pour faire la touriste ! Au programme, nous avons visité des vestiges du royaume de Sukhothai ainsi que la région de Chiang Mai. Mais d'abord, je voulais leur montrer mon univers, je les ai donc emmené au foyer où j'habite à Maetowo, ainsi que dans un village de montagnes : à Poblaki.

Maetowo :
 Ils se sont étonnés de choses qui me paraissent maintenant banales... Par exemple, la cuisine sur le feu : "comme chez les scouts", "les enfants cuisinent tous seuls ?", "il n'y a jamais d'accident ?", "comment font-ils pour tenir ce rythme ?",... toutes les questions que je me suis posée en arrivant à Maetowo. Alors si il y a parfois des accidents : certains enfants peuvent se bruler ou se couper en préparant à manger, mais tout fonctionne bien ! Quand il y a un problème les plus grands savent réagir vite et en cas de besoin, l'adulte peut intervenir (mais c'est assez rare !).
Les plus petits cochons


L'autonomie des enfants est vraiment quelque chose qui a beaucoup frappé ma famille. Ils sont en effet très vite responsabilisés. De plus, ce qui est frappant c'est qu'ils effectuent leurs tâches quotidiennes sans rechigner, même si c'est leur tour de donner à manger aux cochons !
Les cocotiers à Maetowo

Pour les accueillir, le responsable du foyer a rassemblé les enfants. Ma mère et mon frère se sont présentés et ils ont chacun reçu un sac karen. Ensuite chose peu ordinaire, nous avons passé la soirée à jouer au Bingo ! Il s'agit d'une sorte de loto et les gagnants recevaient des lots en cadeaux. Il y a même eu des lots pour les perdants !

Tous les enfants de l'école rassemblés pour la levée du drapeau
Ensuite, nous avons pris la route (et la piste bien sûr) pour Poblaki, soit environ 3h de 4x4. J’étais alors heureuse de leur faire découvrir les superbes paysages de montagnes et surtout la vie d’un village karen. L’accueil de la famille qui nous a hébergé était très chaleureux ! Alors que nous étions nourris et logés, nous avons aussi reçu des cadeaux ! Au programme : test de quelques sauces épicées en petites quantités agrémentées avec une bonne dose de riz et soirée passée à discuter. Ma famille était très impressionnée de voir le courage des karens à toute épreuve : notamment celui d’une future maman pour faire un aller-retour dans la vallée en moto en moins d’une journée ! A l’école, les 160 enfants sont venus se présenter un à un en serrant la main aux deux nouveaux « kolawa » venus leur rendre visite.

Ensuite, nous avons quitté la région pour commencer les visites touristiques ! C’était aussi pour moi l’occasion de dormir dans un bon lit et de reprendre des douches chaudes : un luxe que je n’avais pas eu depuis longtemps. Moi qui me croyais bien habituée à manger mon assiette de riz trois fois par jour, c'est fou comme un bon petit déj à l'européenne peut être agréable ! Et surtout : manger un super muesli aux fruits frais préparés devant nous, sur un marché. Pour ceux qui auront l'occasion, allez-y ! C'est le Som Phet Market (Moon Mueang Soi 6 à Chiang Mai) !
Nous avons donc visité Chiang Mai et le site archéologique de Sukhothai. Il est tellement grand que nous avons pu nous balader en vélo pour en faire le tour. A Chiang Mai, nous avons flâné dans les marchés : de jour ou de nuit. On y trouve des fruits et légumes en quantité, tissus et objets en tout genre. Nous avons aussi visité de nombreux temples. Les statues de Bouddha y sont innombrables ! Ces vacances m'ont permis une vraie plongée dans la culture thaïe !

  

dimanche 8 janvier 2012

Saku lekrioplay, saku lenitosso !

Construction de la crèche à Maetowo
Comme en France où les décorations de Noël s'affichent début décembre, ici la préparation de Noël a commencé très tôt ! Alors qu'en Thaïlande les chrétiens sont minoritaires, dans la région où je suis ils sont très nombreux. Ainsi j'ai pu fêter Noël et je l'ai même fêté plusieurs fois ! En effet, les prêtres étant peu nombreux, ils fêtent Noël à partir du 10 décembre jusqu'à début janvier. Ils se rendent dans chaque village où les karens les attendent : il n'y a pas seulement une messe mais aussi une grande soirée festive avec des danses, des chants, des jeux et aussi des tournois de foot. Les animations sont parfois organisées sur 2 jours ! J'ai donc fêté Noël 7 fois !
Pour échanger les voeux, les langues se mêlent (karen, thaï, anglais) : Saku lekrioplay, saku lenitosso ! - Sawatdi pimay ! - Merry Christmas and Happy New Year ! A mon tour je vous souhaite à tous une très bonne année ! Merci à tous ceux qui suivent mes aventures, vos messages me font toujours vraiment plaisir !
Les enfants dans la benne du 4x4 !

Noël chez les karens, comment ça se passe ? Pas de père Noël, mais il y a bien des sapins par endroits... et surtout on construit une belle crèche et une estrade pour acclamer les artistes ! 1er Noël : destination Poblaki, un village où l'école est parrainée par Enfants du Mékong. Après avoir bien rempli la voiture, c'est parti pour plusieurs heures de route à 15 ou 20 dans la benne ! La piste étant asséchée, elle est maintenant bien praticable en 4x4, mais attention à la poussière ! Même si on n'est pas très bien installé, on peut observer les superbes paysages de montagnes !


En arrivant au village, tout je monde s'affaire pour préparer la soirée. La messe est célébrée en karen avec de très beaux chants. Ensuite toutes les classes de l'école avaient préparé des danses et les présentaient fièrement devant leur public ! A la fin de chaque représentations, les enfants étaient applaudis et avaient droit à des gâteaux à partager ensemble.

Ensuite, à Maetowo nous avons fêté Noël avec les enfants du foyer et d'autres enfants venus d'un autre foyer. Même s'ils étaient beaucoup moins nombreux, ils ont réussi à animer toute la soirée avec des numéros à la fois de danse traditionnelles karens, thaï, numéro de boxe par les garçons, sketches,... nous avons bien ri ! Ensuite nous avons partagé "une mocrata". Il s’agit à la fois d’une pierrade où on l’on fait griller de la viande et en même temps, il y a un espace prévu pour faire bouillir des nouilles et des légumes. Tout le monde s’est régalé ! C’est vraiment très rare pour les enfants de manger un tel repas, car les trois repas quotidiens sont normalement constitués d’une assiette de riz accompagnée par des légumes et quelques morceaux de viande. En dessert, des gâteaux terminaient le repas. De plus, le buffet était à volonté, c'était donc un vrai festin !

Concert au camp de Maela
 J'ai aussi fêté Noël au camp de réfugiés de Maela, où un grand concert était organisé par l'école de musique. Les musiciens sont vraiment très doués, la musique était de qualité (ce qui change des musiques thaï un peu répétitives...). Solos, duos, chorales et aussi numéros de danses, les artistes ont défilé toute la soirée. Dans le camp les cultures se mélangent : on a pu entendre des chants en birman, en karen et en anglais. Beaucoup de monde s'était déplacé pour venir voir le spectacle et tout le monde a passé une bonne soirée !

Enfin après plusieurs visites d'écoles, un grand évènement était organisé à Maewe (village karen comme Poblaki) : il s'agissait des 50 ans de christianisme du village. En effet, de nombreux karens sont chrétiens, même si les croyances animistes existent toujours. Aussi la foule s'est rassemblée pour cette occasion. Nous étions aussi plusieurs volontaires à s'être déplacés : j'ai donc pu fêté le réveillon du 31 décembre à l'occidentale car chez les karens on ne le fête pas (ceci avec des produits bien français : clin d'oeil à Marie et à ma petite maman, merci beaucoup pour vos colis très appréciés !). En revanche, les thaïs ont copié les occidentaux : à la télévision, les feux d'artifices étaient au rendez-vous ! L'année commence aussi le 1er janvier alors que le nouvel thaï est en avril ! C'est plus facile pour le calendrier : nous sommes maintenant en 2555 !

Les enfants de Maetowo habillés pour le spectacle
Ainsi pour la fête, les enfants de chaque village ont pu renouveler certains de leurs spectacles. Certains numéro avaient été choisis pour que la soirée ne soit pas trop longue... Mais nous avons veillé jusqu'à plus de minuit (chose très rare ici) ! Les enfants du foyer de Maetowo avaient encore répété toute la semaine pour que tout soit parfait ! A Maewe, des villageois avaient préparé des sketches en mimant leurs traditions, sur la culture du riz notamment. Pendant tout le week-end les missionnaires étaient à l'honneur : les habitants de la région sont très reconnaissants envers eux. Ils ont contribué au développement des villages de montagnes en respectant la culture karen.



Marie et Joseph habillés en karen !
Me voici en tenue traditionnelle à côté d'un karen
 














Pour ma part, je retiendrai l'accueil des karens qui sont toujours très attentifs à nous pour qu'on ne manque de rien. C'est la 1ère fois que Noël a rimé avec "coup de soleil" pour moi... et 1ère fois aussi que j'ai pu me baigner dans une rivière fin décembre !  J'ai aussi vu les karens jouer à la chaise musicale ou à des jeux de rapidité avec une énergie sans pareille ! Par exemple : plonger la tête dans l'eau pour attraper une pièce, puis trouver un ballon caché dans la farine, le gonfler jusqu'à le faire exploser et manger des gâteaux avant ses adversaires (tels que ceux que je faisais en colo et qui sont maintenant interdits...) Enfants comme adultes sont très joueurs ! Bref, ce fut une expérience vraiment marquante. L'année s'annonce très bien, j'espère que pour vous aussi les fêtes se sont bien passées. Meilleurs vœux à tous !

samedi 3 décembre 2011

La récolte du riz

En ouvrant mon blog, je vois que la dernière publication date d'un mois... Le temps passe vite ! J'ai eu la chance de pouvoir enchaîner des visites de programmes dans plusieurs villages de montagnes, dans un centre près de Maesot ainsi qu'au camp de réfugiés birmans où EDM soutient une école de musique pour des jeunes.

Ce mois de novembre s'est centré autour de la récolte du riz alors voici quelques explications. J'ai commencé par tenir une faucille pour couper les gerbes de riz avec les enfants de Maetowo, dans une rizière en plaine. Les pieds dans l'eau, tout se fait à la main ! On commence par couper les gerbes puis on les attache avec une "ficelle" qui est en réalité une lanière de paille (avec des herbes qui se sont mêlées aux gerbes de riz) ou de bambou coupé très fin. 
La chaleur se fait sentir alors au lieu de se déshabiller comme on le ferait en France, le réflexe est plutôt de bien se couvrir pour se protéger du soleil. Chose que je n'avais pas faite... Alors après avoir pris la marque des tongs sur les pieds, j'ai pris la marque de ma montre et ça a bien fait rire les enfants ! Au début ça surprend, mais j'ai vite compris l'utilité d'avoir des manches longues : ça évite aussi d'avoir les bras qui "piquent" à force de porter les gerbes de riz.

Ensuite, il faut rassembler les gerbes : pour ça, une manière assez efficace est d'en prendre plusieurs à la fois ! (cf photo)








Fille comme garçons, 
pas de différence : 
tout le monde s'y met.


Un des garçons du foyer, avec un sac de 50kg de riz sur le dos
Avec une main d’œuvre nombreuse et efficace, le travail a pu être terminé en 2 jours (avec un jour de repos entre les deux, le temps que les gerbes puissent sécher). Mais aussi grâce à une machine pour terminer le travail et récolter les grains.


Sans elle, une autre technique existe dans les montagnes. Il s'agit de tenir les gerbes par le bas et de battre le grain sur une "table de battage" construite en bambou. Après un peu de force, les grains tombent tous seuls ! Mais avec la chaleur, ce n'est pas un travail de tout repos... Pour se reposer, les karens ont construit des cabanes à côté des rizières et ils peuvent y dormir. Ainsi ils partent du village pendant plusieurs jours, ils trouvent de quoi manger sur place en allant pêcher et chercher des fruits et légumes pour accompagner le riz.


En effet les rizières ne sont pas à côté des villages. Celles où l'on m'a emmené étaient à environ une heure de marche, mais c'est un minimum. Ces cabanes sont aussi très confortables pour déjeuner ;-)

En visitant les écoles et les familles, participer à la récolte du riz a été pour moi un moment vraiment intéressant. Cela m'a permis de réaliser le quotidien des habitants des villages. Ils ont souvent une vie simple, sans confort matériel mais savent apprécier et partager ce qu'ils ont. Cela me donne envie de mieux le connaître : j'espère savoir mieux parler karen pour mes prochaines visites !

dimanche 6 novembre 2011

Marché à Maesot

D'abord pas d'inquiétude : je n'ai pas de problème d'inondations dans la région. Contrairement à Bangkok, ici tout va bien, je ne me suis pas faite croquer par un croco...


Un mot sur les repas, chose très importante ici : ce sont les premiers mots karens que j'ai appris : savoir dire "j'ai fini de manger, c'est bon,..."


Les repas sont composés essentiellement de riz mais pour ceux qui s'inquiètent de mon alimentation, je peux vous rassurer : on mange aussi des légumes !



Alors voici la démonstration en images !

Tomates, pois gourmands, haricots, concombres, sortes d'aubergines, courges, choux,... le choix n'est pas aussi varié pour les habitants des villages de montagne mais dans la vallée, on n'a pas de problème pour trouver des légumes !

Ainsi quand ils descendent dans la vallée, les habitants des villages en profitent pour faire des courses et notamment acheter des œufs (qu'on transporte avec nous dans la "benne" du 4x4 : il faut bien les tenir quand on est sur la piste...) et de la viande : tous morceaux sont bons ! Pas de gaspillage : le gras c'est le meilleur  !















Ici on oublie les normes sanitaires qu'on applique en France pour les produits frais. Elles n'existent pas ! Mais ce n'est pas moi qui fait les courses, l'intendance est très bien gérée par les sœurs au foyer, je leur fais confiance, elles savent où acheter de bons produits. Et idem dans les villages : le kolawa se fait inviter très facilement et mange très bien. Alors que normalement les repas sont composés de riz accompagné d'une sauce pimentée "le morito"(piment mélangé à des sardines), les habitants cuisinent davantage pour recevoir un kolawa. A l'avenir, si je parviens à connaître certaines familles, j'espère pouvoir leur dire que ce n'est pas nécessaire... Mais pour le moment c'est impossible ! Et j'ai appris que pour une question de politesse, on ne refuse pas une invitation même si on vient de finir de manger chez quelqu'un d'autre... Bref, tout le monde a le souci que je mange bien surtout si je prévois de faire quelque chose de particulier : "tu dois manger beaucoup pour aller faire la récolte de riz"... ce sera l'objet d'un prochain article.

mardi 1 novembre 2011

Maetowo

 Voici quelques images du village de Maetowo, où j'habite. Il est bordé par la rivière qui le sépare du Myanmar (Birmanie) : je vous laisse admirer la vue ! 
C'est un petit village où on trouve des commerces pour les produits du quotidien et des petits restaurants. Je rencontre très peu les habitants (sauf ceux qui sont curieux de parler avec une "kolawa" !), car je ne sors pas beaucoup du foyer sauf pour aller faire une ou deux courses et utiliser internet.



La cour du foyer avec le dortoir des filles en arrière plan (où j'ai ma chambre)
La maison des prêtres et le dortoir des garçons
Le foyer sera pour moi, ma "base" comme on dit à EDM, c'est-à-dire l'endroit où je pourrai me poser entre mes visites de programmes. Je serai davantage amenée à rencontrer les gens dans les villages de montagnes (dont sont issus les enfants du foyer).

Les enfants vont à l'école à pied : c'est à 10 minutes. Pendant qu'ils sont à l'école, j'ai le temps de rédiger mes rapports et de m'organiser avec les responsables de programme pour les visites à venir. Le soir, après l'entretien du foyer, c'est le moment de détente et notamment du sport ! Je commence à m'habituer à courir sous la chaleur ;-)

Les journées sont réglées du matin au soir de 5h30 à 22h ! Les enfants savent exactement ce qu'ils ont à faire (préparer à manger, ramasser les feuilles dans la cour, faire sa lessive...) et le font sans rechigner. Ce qui pour des ados (de 12-15ans - de la 5ème à la 3ème) est assez surprenant pour nous ! Le foyer est catholique, il est dirigé par trois soeurs et deux prêtres (qui se déplacent souvent). Ainsi la journée commence par un office le matin et se termine par une prière le soir. Même si les enfants ne sont pas tous catholiques, ils y assistent sans exception ! Je les admire car je trouve que ce rythme est assez fatigant !
Le mercredi en Thaïlande : les enfants portent l'uniforme scout
Je pense que c'est comparable à celui de mes parents à leur époque... Les enfants sont habitués à travailler avant et après leur journée à l'école et ils trouvent ça normal ! ça me change des ado rebelles qui ne veulent pas mettre la table ou ranger leur chambre...
C'est l'heure du repas ! Riz + sauce (légumes avec +/- de viande) et bien sûr, on mange épicé !

Bref, après des premiers jours un peu longs, je commence à passer du temps avec les enfants et pour se comprendre quand les mots ne suffisent pas, on utilise le langage des gestes !


La rivière qui borde le village de Maetowo

samedi 15 octobre 2011

Arrivée à Maetowo et visites de programmes

Vous avez dû entendre parler de fortes inondations en Thaïlande (notamment à Bangkok), mais heureusement dans la province de Tak, nous avons été épargnés. En revanche, la saison des pluies se prolonge et le temps reste très humide : 30°c la journée et une grosse averse le soir ou en plein milieu d'après-midi...

J'ai été très bien accueillie dans les différents lieux où je suis allée depuis 2 semaines. 
Ceci d'abord grâce à Marion (la volontaire que je remplace au foyer de Maetowo) et ensuite grâce à Paul (un 2ème volontaire qui me cède aussi le suivi de certains de ses programmes car je ne reprends pas entièrement la mission de Marion). Tous deux m'ont introduit auprès des responsables locaux et des enfants que je vais côtoyer cette année. 
Songtéo
Depuis l'intérieur du songtéo
Beaucoup de découvertes, de rencontres en l'espace de ces quelques jours ! 
D'abord la route en songtéo, en pick-up (assise dans la benne arrière), en scooter,... et aussi les pistes, car pour se rendre dans les villages de montagne, il faut quitter la route et emprunter des pistes "forestières" pour découvrir un village au milieu de la jungle !
1ère vue de la région
Comment décrire un village de montagne ? Même si j'avais déjà entendu des récits d'anciens volontaires et que j'avais déjà une certaine image en tête... c'est une réalité que je n'aurais pas pu imaginer.
L'installation du fil pour le tissage
Les habitants vivent reculés des villes, en autonomie : dans la plupart des villages que je vais visiter, ce sont des Karens mais je rencontrerai aussi d'autres ethnies comme les Lahus ou les Mihns. La vie des karens se rythme en fonction des cultures (riz, maïs) et le tissage traditionnel est aussi une activité importante (chemise, sac notamment). Pour faciliter le développement des villages, les écoles de montagnes permettent aux enfants de pouvoir rejoindre le système éducatif thaï : ils iront ensuite étudier dans la vallée (en rentrant seulement 2 ou 3 fois dans l'année pour voir leur famille). Ainsi les parrainages collectifs servent à payer les salaires des professeurs, les uniformes, les fournitures scolaires et donner des repas aux enfants.

En arrivant au village, je suis tout de suite remarquée : une "kolawa" (le blanc ou plus généralement l'occidental) ne peut pas passer inaperçue ! On me salue, on me serre la main, certains enfants ont un peu peur,...

Les maisons en bois ou en bambou sont sur pilotis : elles sont surélevées pour protéger la maison des inondations, le toit est constitué de feuilles et des branchages.
Les repas se prennent sur des tables basses, en étant assis par terre.
Sur le chemin, on croise des poulets (les coqs chantent très tôt le matin) ou des cochons. Les karens utilisent aussi des éléphants pour aller chercher certains produits dans la forêt.


La pauvreté n'est pas identique dans tous les villages.

 Certains, plus rapprochés des villes vivent avec plus de moyens : des maisons en dur (sans être des pavillons !), ils ont la télé et d'apparence on pourrait croire que leur niveau de vie est bien meilleur que dans les montagnes. Mais l'autosuffisance ne fonctionne pas comme dans les montagnes puisqu'ils ne sont pas propriétaires de terres. Le taux de chômage est grand et les habitants sont obligés de travailler au jour le jour pour des exploitants agricoles : ils sont "journaliers".


Dans la région de MaeSot, il y a beaucoup de réfugiés et de migrants birmans.
Ainsi certains des programmes de parrainages subventionnent des enfants birmans. Une école créée par BMWEC (une association pour l'éducation des enfants) permet aux enfants migrants d'être scolarisés. Elle préserve leur culture en enseignant à la fois le thai, le karen, le birman, l'anglais : les enfants ont un niveau bien plus élevé que dans les écoles traditionnelles.


 Certains migrants habitent dans un bidonville. Ils obtiennent des cartes de séjour et peuvent travailler, mais leur statut reste précaire. Parfois sans papiers, ils peuvent être arrêtés par la police.
Avec les parrainages, les enfants peuvent manger à l'école, ils reçoivent aussi des produits d'hygiène, des jouets,... et la soeur responsable du programme organise des sorties pendant l'année. Elle a su se faire accepter des familles birmanes (de confession musulmanes, elles étaient réticentes au début).
Les enfants du bidonville regroupés lors de notre visite


Ainsi beaucoup de découvertes : je vais avoir l'occasion de voir des réalités très différentes les unes des autres !

Je vous parlerai de la vie au foyer de Maetowo dans un prochain article.
J'y retourne demain.

Comme partout, les enfants y sont très débrouillards : ils m'épatent !